De sable au mont d'argent surmonté d'une tour du même fenêtrée et gondée de gueules « Puisqu’il faut le faire : faisons.
Sur ses quelques lignes, j’ébaucherai le début du récit qui fût celui de mon existence. Ô, je ne rentrerai point dans les nombreux détails et la postérité me pardonnera à se sujets, mais accordons nous pour dire que certains faits, ne nécessitent pas de rester dans les annales. De ce postulat, nous conviendrons donc d’un résumé bref, pertinent et percutant ; en somme, ce qu’il est nécessaire de savoir à cet instant pour comprendre comment en suis-je arrivé là. Je laisse le reste des interprétations aux archivistes et autres gratteurs de vélins qui souhaiterons fouiller dans les affres passées pour ergoter sur le pourquoi de mes choix, s’ils furent bon ou non et je leur souhaites, un bon courage en jurant de venir perturber leurs nuits les pus sombre, si par de hasard j’en viendrai à apprendre une quelconque déformation de certaines vérités. Voyez donc se témoignage de ma propre main, comme une confession qui me survivra et aiguillera ceux qui me précèderont.
Néanmoins, gardez à l’esprit qu’à l’ instant où ses lignes sont transcrites sur le parchemin, que l’idée du trépas me semble encore des plus lointains et que mon temps sur ces terres qui sont les miennes et loin, loin d’être révolu.
Mon nom est Magnachar, fils d’Chararic, de la maison Asjir. Je née au printemps en l’An 1330 et suis le sixième de ma lignée. Me précède, Cunegund, Betrada, Mechtild, Seburg et Irmenlind. Autant dire qu’après avoir enfanté tant de fille, mon respecté et défunt père – que son âme parcours la lande pour toujours, se voit béni par le destin et le Grand Loup. De ces instants, aucuns souvenirs mais beaucoup de récit qui me poursuivent encore aujourd’hui : on me pensait trop chétif, pas assez prêt à affronter l’existence, le mot exacte étant, rachitique. Prêtres et autres rebouteux venaient de tout coin pour se pencher sur mon berceau, espérant par mon sauvetage, s’accorder quelques faveurs. Je dus déjouer quelques pronostics et survécu à mes premières années. Bien que je n’en garde pas de trace concrète en ma mémoire, il m’est difficile de ne pas penser que ces moments, forgèrent déjà quelque uns des traits qui sont toujours les miens aujourd’hui.
Ainsi, je fus destiner et élever à devenir le successeur direct de notre maison. Nous les Asjir, de tout temps, furent des gens de bon lignage et avions pour bourg, quelques demeures et terres dans le comté de Saress. Mes aieux voyez vous, étaient loin de partager le prestige qui m’honore aujourd’hui et je pourrais donc me présenter, fier et sans honte à leurs cotés. Mon père était un fidèle banneret du Comte qui administrait en sa loi, la plus orientale de ses places : en des mots plus précis, un simple castel montagneux se situant aux limites des terres de Brevery, premier et dernier rempart face aux étendues sauvages de l’Est.
Aujourd’hui, la perspective de me retrouver enfermer dans se mouroir à tout jamais, m’effraie au plus au point, nous n’avions point d’avenir ici, outre celui de collecter les taxes de nos montagnards tout en réprimant les instincts de révoltes de ses derniers. Bien sûr, il serait mentir de dire qu’à l’époque, j’envisageais cette possibilité comme le plus beaux des présents et me préparait donc, à suivre l’antique trace de mes prédécesseurs.
Après la cérémonie du Mélange qui confirma que mon sang serait pour toujours en proie à la Corruption, on m’inculque alors tout ce qu’il faut savoir sur l’étiquette et les entregents de mon monde ; à grand coup de prospecteur aussi irritant qu’irrité, sévère et parfois cruel. Très vite qu’acquiert une certitude : c’est lesté par la souffrance que nous devons affronter l’existence. De faible constitution, j’acquiers en ces temps le surnom de Sec et mes maîtres d’armes prennent malin plaisir à en rajouter. Néanmoins, j’en devins plutôt bon bretteur, agile et leste, on dit alors de moi que j’ai le profil du duelliste. Mon existence d’alors se confine donc à assoir mon autorité naissante sur le bas peuple, à torturer le gueux et la gueuse selon mes bon instinct, à prendre des coups de surins par ceux de ma propre lignée et à seconder mon père dans ses affaires.
Les choses changent, quand en l’an 1348, le ban est levé par le Duc de Cleyf. Nous rejoignons alors l’Ost avec un but précis : agrandir le territoire en prenant d’assaut les terres de l’Est. Ces contrées sauvages sont alors le repaire des infâmants et des corrompus et par la présence des gens d’armes, le Duc de l’époque voit une opportunité d’agrandir son territoire tout en réduisant les velléités de ses bannerets qui par ennuient, commençaient à souhaiter s’écharper. La réalité des combats me rattrapent et m’apprennent que, quoique j’ai pu apprendre en salle d’arme, rien ne pouvait me préparer à la boue, la sueur et le froid durant de longs jours. Je ne sais dire combien de mort dans cette expédition terrible ou nous traversions bois sombres et marais hideux. C’est pourtant en ces lieux, que mon destin et celui de ma lignée, changerait à tout jamais.
Nous fûmes envoyés au Nord, tenir une position arrière prête des contreforts Est qui s’élevaient alors sans nom. Nous avions établis notre campement dans d’ancienne ruine et devions servir d’éclaireur et de relais à l’armée ducale qui pacifiait une zone plus à l’Ouest. Hors, nous fûmes pris dans un piège : une armée de guenillard nous fondis dessus durant la nuit, prêt à nous occire. Loué soit le Loup, nous étions mieux armés et discipliné, mais bien moins nombreux. Pendant quatre jours, nous fûmes assaillit d’assaut incessant et je me souviens bien avoir perdu la notion du temps. L’espoir semblait alors mince. Mon père m’ordonna alors de saisir la première des opportunités pour fuir avec pour but de rallier une partie de l’armée ducale qui campait plus au sud. Je rageais de devoir ainsi prendre l’escampette mais une partie de moi calculait déjà le bénéficie que m’accorderait la mort de mon géniteur. Ainsi, durant une trouée, je pris la tangente en ralliant le sud. Dans cette folle chevauchée, nous fûmes poursuivis et je m’égarais, blessée sans avoir atteint mon but. Comme un sanglier souffrant, je m’étais alors mis en quête d’une cave ou finir mes jours en espérant une aide salvatrice que je pensais bien trop loin d’atteinte. Mais une nouvelle fois, le destin me rappela à lui.
Au petit matin, dans la brume morose, je fis la rencontre pour la première fois de la communauté Zwerc. Il est difficile de dire ô combien ses êtres difformes m’inspirait alors du dégoût. Mais par je ne sais quel chance, ils acceptaient de m’aider. Ô, je dus leurs faires moults promesses, à eux qui habitaient ses contrées comme des parias depuis tant d’année, mais que pouvais je faire d’autre en cet instant ? Ainsi, ils me prêtaient main forte, me guidant dans la lande et servant de messager. Le jour d’après, je pus rejoindre les forces de mon pater, lesté de quelques troupes de soutient qui connaissaient bien mieux ses bois que nous. Quand le Duc parvint enfin, il fut fort surprit et déclara que ceux qu’il pourchassait à l’Ouest, l’avaient leurré. Ainsi nous, gens d’Asjir, avions affronté le gros des bandits et en étions sortit vivant – ou presque. Il accorda alors à Chararic le titre de baron et le pouvoir sur cette lande qui prit le nom d’Asjir. Par le fait d’arme, nous venions de passer dans une autre dimension, et les ruines qui avaient vu notre sang coulé, devinrent notre nouveau foyer.
Les années qui suivent en suite, sont pleines de récit mineur qui voit l’édification et la pérennisation de notre maison. Coup du sort, Chararic qui posa les premières fondations du bourg, n’en voit jamais la fin et meurt d’une pneumonie foudroyante. C’est donc 1350, que je succède à mon père avec pour don, la récente baronnie.
Mais ce que je pense être une bénédiction, se révèle en réalité mon fardeau et ma malédiction. Asjir est une terre difficile, aux hivers froids et aux étés humides. La forêt qui fend la lande est hostile, les montagnes qui nous encerclent, pleines de danger. Les premières années et bien que nous avions déplacé tout nos gens, il est difficile de s’établir pour nos serfs. Le Culte de Huvara bas la lande toujours en quête des foyers de Corruption et bien que je vois d’un mauvais œil la présence d’un trop grand nombre de gens du clergé sur mes terres, il me faut les accepter. En parallèle, et en homme d’honneur, je remplis mes obligations vis-à-vis des rejetés des montagnes et intègre les Zwercs dans mon Ost. Ils sont depuis des éclaireurs habiles et des archers précis. Il est plutôt facile d’ailleurs de m’en faire des alliés très proches, en couvrant leurs anciens d’or et d’argent. Par cet échange, une nouvelle fois ils me viennent en aide en m’indiquant quelques cavités qui regorgent de minerai. Cette découverte marque les balbutiements de la prospérité qui est toujours la notre aujourd’hui, car même si Asjir est rude, Asjir offre à celui qui sait s’en accommoder.
Je trouve compagne, engendre une lignée de rejeton tous plus hideux les uns que les autres. Dans mon castel je l’avoue, l’existence me ronge petit à petit. Alors qu’autour de moi se forment d’autres baronnies nouvelles, j’en viens à jalouser les biens lotis ouestrien. Cette terre qui est la mienne pourtant, semble au fil des ans, m’entacher de toute sa crasse. J’en viens à ne trouver plus que du réconfort dans la tyrannie de mes ouailles: celui qui point ne m’obéit, trouve châtiment. Dans mes cachots, résonnent alors les cris des suppliciés qui sont parfois, mes seuls joies. J’entends dans ma cour, les rumeurs concernant mon ainée et seule survivante de sœur : Cunegund serait une sorcière, hérétique qui aujourd’hui veuve, me susurrerait aux esgourdes de sombre pensées. Mais que savent vraiment ceux qui profèrent de tels racontars ? Sont-ils les mêmes qui pensent que les Zwercs m’ont pervertis à force de les côtoyer ? Que dirait donc ses bonnes âmes et bons penseurs, si alors j’en venais à avouer que, ces mêmes hommes difformes viennent de m’octroyer en tatouant ma peau ridée, d’un pouvoir plus grand que je n’aurais pu l’imaginer ? Ô, j’entends déjà leurs cris.
Non, finalement, mon jeune clerc, je ne pense pas que ces lignes soient encore prêtre à être publié. Vois-tu, dans ta constance et ton abnégation, ton désir de bien faire, te voici entrain de continuer à coucher sur les lignes tandis que je dicte. Et dans cette constante recherche du bien être, tu continues, inlassablement, procédurier, alors que les mots que tu incrémentes à jamais, sont là, sans douter tes derniers. »
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Tatouage magique du Naragwa : Après des années à côtoyer les difformes Zwerc des Monts Mornes du Sud d'Asjir, Magnachar en Mai 1394 se voit proposer par le sorcier de la communauté, un cadeau des plus particuliers. Versé dans les arts alchimique, le Zwerc le convainc d'inscrire à même son corps, une suite runique qu'il nomme Naragwa. Le processus douloureux, prendra plusieurs heures et finira par un enchevêtrement partant de la tempe gauche jusqu'à la jambe du même coté. Initié en suite son effet, Magnachar acquiert la capacité de contrôler la vermine en s’immisçant dans leurs esprits.
Ce procédé se traduit toujours par un prime lien nécessaire avec un représentant animal, du type rats, corbeaux, chauve souris ou divers insectes, une fois le lien établi et en fonction de l'énergie dépensé, le Sec peut transmettre se lien à une horde d'individus de même genre. Le procédé est long et énergivore et bien que Magnachar continue à en maîtriser les limites, il trouve en ce pouvoir, une grande source d'inspiration.
En contrepartie, les mires du Baron ont instantanément prit une teinte orangée. Une couleur qui, n'est pas sans rappeler le proche rouge lié à la Corruption.
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Les Zwercs : Cette communauté d'être chtonien présente sur les Terres Sauvages qui deviendrons par la suite la Baronnie d'Asjir, se retrouve cantonné aux Monts Mornes du Sud de la Baronnie. Réduite, ses humains difformes partagent tous une petites tailles et constitutions, vivant dans des habitations semi troglodytique et hantant les forêts. De par leurs implications dans la reprise des terres, ils jouissent aujourd'hui d'un statut hybride particulier, une partie des chasseurs et montagnards ayant rejoint l'Ost d'Asjir comme éclaireur et auxiliaire. Ayant une existence relativement courte, Magnachar à déjà côtoyé presque deux de leurs générations au point de faire office aujourd'hui de figure dans leur communauté. S'ils sont craint par les serfs qui les désignent souvent responsables de leurs maux, ils font aujourd'hui partie du paysage. Le clergé pose toujours un oeil méfiant sur leurs coutumes et existence sans n'ayant jamais trouvé à redire ; ayant survécus dans les Terres Sauvages, ils combattent la Corruption avec leurs propres moyens. En pratique, le Baron qui détient une certaine emprise sur cette communauté, n'hésite pas à s'en servir pour ses plus basses œuvres.