NOM : De Cauvenac
PRENOM : Mirja
SURNOM : /
SEXE : Féminin
AGE : 21 ans
RANG SOCIAL : Noblesse Nantie
En possession d'une Marque Mystique permettant la lecture des esprits.LIEU DE VIE : Entre Cleyf et Teläin
Localisation actuellement inconnue. Dans le miroir de métal poli de la chambre de sa mère Mirja vit une autre, quelqu’un qui lui ressemblait. Cette personne avait des cheveux brun sombre comme les siens longs et épais, des yeux en amande noisette tirant vers l’olive comme les siens, de petites taches de rousseur discrète sur les joues et les pommettes comme les siennes, des traits réguliers, fins sur un minois oblong, sûrement comme le sien, une bouche joliment rosée, peut-être comme la sienne. Cette personne se déplaçait en même temps qu’elle, faisant tintinnabuler les petits ornements métallique dans ses cheveux. Tous lui disaient que c’était elle, surtout sa mère et sa sœur aînée, mais lorsque qu’elle regardait dans le miroir ce n’était pas elle qu’elle voyait, elle voyait cette inconnue que l’on voulait faire passer pour elle.
Cela lui évoquait un coquillage qu’on aurait poli pour en révéler la nacre, gommant ses aspérités, tout ce que l’on considérait comme un défaut pour en faire ce que l’on considérait comme la meilleure version de lui.
Et si la façon dont la Nature l’avait initialement fait, était déjà la plus belle version de lui ?
Sa mère l’appela de la garde-robe la faisant se lever, révélant au travers de la toile fine de sa chemise la silhouette ferme d’une jeune fille dans sa belle vingtaine modelée par une vie active. Elle lui enfila une tenue simple, mais de bonne facture, et suspendit à son cou un joyau digne d’une princesse de conte, un héritage familial venu d’Ebris.
« Tu es parfaite, déclara délicatement sa mère avec son léger accent habituel et un peu de fierté dans la voix qui s’effaça bien trop vite…
Ne gâche pas tout… je t’en prie… »Elle avait été parfaite...
Ce souvenir était désormais doux-amer après tout ce qu'il s'était passé. Elle avait été parfaite pour eux, elle se trouvait bien mieux maintenant que plusieurs mois d'une vie plus active et précaire l'avait raffermie, émancipée.
Elle n'était définitivement plus la même, surtout depuis cet automne 1394 avec sa peau ou elle avait gravé des motifs et symboles, la changeant jusqu'à son apparence, ses yeux étaient devenus vert d'eau tellement pâle.
- Visuel:
Le salon de réception était bondé. Les domestiques avaient poussé les meubles contre les murs ornés de bas-relief ancestraux, pour faire de la place au banquet qui célébrait les fiançailles de la deuxième fille de la maison à un noble Baron des terres nouvelles.
De sa place, le père de la fiancée embrassa la salle du regard, tout un chacun semblait passer un moment qui lui plaisait, jusqu’à ce que son regard s’attarde sur la fiancée.
Petia de Cauvenac était un homme pragmatique, il ne s’encombrait qu’assez rarement de considérations sentimentalistes. Pour lui, chacun jouait un rôle, une tâche à accomplir, et s’en plaindre n’arrangerait rien. Néanmoins, en cette soirée, quand il regarda sa deuxième fille, Mirja, son cœur se serrait et il sentait une vague de tristesse.
La jeune femme avait la grâce farouche d’un animal sauvage que l’on contraignait a se conduire comme une bête domestique docile.
Elle souriait timidement, discutait de charmantes banalités ne donnait son opinion sur rien et n’avait que délicatement retiré une main baladeuse de son promis, une vision fortuite qui lui avait d’ailleurs presque donnée l’envie d’aller lui-même gratifier le Jouvenceau un soufflet bien sentit. Il n’en avait évidemment rien fait et était resté à sa place buvant une énième gorgée de vin.
Mirja n’avait jamais été comme son ainée, la docile, Olga, elle était même quasiment son exacte opposée, indépendante et têtue. Petia s’était toujours demandé si cela était dû au fait qu’il n’avait pas séparé assez tôt Heike et Mirja. Heike était le frère aîné de seulement un an et demi de plus que Mirja, ils avaient longtemps été gardés ensemble, jouant ensemble grandissant ensemble. Ils partageaient tellement des traits en commun, tel que leur effronterie et leur attitude parfois sauvage. Malheureusement, ce qui pour Heike n’était pas un problème, voir un atout, était une tare pour Mirja.
À bien y réfléchir Petia n’était pas sûr qu’il ait trouvé là le fond du problème qui était infiniment plus complexe. Il y avait une autre piste, car il n’y avait qu’avec Heike qu’elle partageait des traits, mais avec Emis, sa mère, également. Officiellement convertie au Culte d’Huvara, Emis n’avait jamais réellement abandonné les traditions et rites de son Enclave d’origine, Ebris, et son époux ne s’y était jamais opposé tant qu’elle restait discrète. Elle avait eu une vie, qu’elle avait dû quitter et laisser entièrement derrière elle, avant il aurait été égoïste de cruel de lui interdire ces petits réconforts. Mais force lui avait été de constaté qu’au fil des ans tous leurs enfants n’avaient pas fait même cas de cette double culture, certains, comme Olga, n’avait quasiment rien pris de cela, et d’autre comme Mijra, avec sa maudite curiosité, s’était abandonnés dans l’écoute encore et encore des contes venant d’Ebris, dans l’apprentissage de sa langue de ces coutumes.
Elle, plus que tout autre, avait sûrement l’impression d’être ni d’un monde ni de l’autre.
Malgré tout cela, c’était bien Heike et Mirja, surtout Mirja que Petia préférait, il admirait sa loyauté, son sens du bien commun, même s’ils n’étaient pas toujours d’accord sur ce qui était la bonne chose à faire, il aimait son esprit vif et aventureux qu’une certaine forme de prudence venait savamment teinter.
Elle tourna la tête, Leurs regards se croisèrent, a lueur des bougies il y perçu à la fois une résignation et une indignation furieuse.
Il lui fallait une nouvelle gorgée de vin.
«
Mirja a disparu. »
Déclara Heike avec une inquiétude d’une touchante sincérité en déboulant à la table du déjeuner. Le jour était déjà entamé, la maisonnée avait eu quelque mal à émergé après les excès de la veille.
« -
Comment ça disparue ? Elle doit être partie bouder quelque part. Bougonna Petia habitué aux humeurs de sa progéniture.
-
Amara a dit qu’elle n’était pas venue se coucher hier et son lit n’est pas défait. Insista Heike.
-
Cela n’exclut toujours pas la possibilité qu’elle rumine dans son coin. Grommela le père.
-
Dren n'est plus plus à l’écurie… »
Les choses devinrent réelles et sérieuses brusquement. Dren était l’étalon que le Patriarche avait offert à Heike mais cet âne bâté avait toujours préféré Mirja avec qui il était docile alors qu’il était ombrageux quand il était monté par quelqu’un d’autre.
«
Préviens tes frères et fait sceller les chevaux. »
Intima Petia soudainement grave en se levant et quittant le salon à grandes enjambées, Heike allait lui emboîter le pas quand sa mère lui pris le bas.
« -
Ramène là, quoi qu’il soit arrivé. Demanda-t-elle en langue d’Ebris.
-
Bien sûr mère. »
Le jeune homme espéra du fond de son cœur qu’il aurait une sœur entière et vivante à remmener et à ne pas s’expliquer.
Mirja frissonna dans l’air glacé de ce matin de début d’hier, elle n’était vêtue que de sa robe. Et d’une couverture sale qu’elle avait attrapée dans l’écurie.
Regarder les lueurs aurorales du jour naissant se refléter sur le lac lui procurait une forme d’apaisement. Peu importe ce qui avait pu se passer la veille ou cette nuit, tout serait gardé, oublié dans l’ombre et l’obscurité. Malgré ce qui s’était passé, malgré la peur la jeune femme éprouvait un certain soulagement que ça n’est pas franchi une sorte de point de non-retour. Elle prit une profonde inspiration et étira son corps engourdi.
Les douleurs dans son corps se ravivèrent et elle mit sa main à la pommette sur laquelle elle ne sentit plus qu’une croûte qui s’effritait. Elle avait arrêté de saigner.
Dren renâcla et gratta la terre durcie. Il faudrait rentrer un jour, affronter les conséquences toutefois, ils avaient encore un peu temps de goûter cette liberté volée. Mirja talonna l’étalon pour le lancer au galop.
Chaque foulée l’éloignait un peu plus de ses angoisses, elles étaient emportées par le vent dans ses cheveux, transmises à la terre, expirées à chaque respiration.
Ils filaient au travers des plaines à une allure folle. Puis quelque chose passa tout aussi vite, sûrement un lièvre effrayé effarouchant le cheval qui fit un violent et cabra.
Mirja ne sentit que le froid le choc puis plus rien.
Elle eut l’impression étrange de s’éveiller sans se réveiller et d’écouter une histoire qu’elle connaissait déjà par cœur.
Le moment où elle avait compris que sa mère n’était pas tout à fait comme les autres, alors qu’elle coupait une petite mèche de ses cheveux pour la mettre dans une petite bourse de cuir coloré contenant une pierre aux couleurs changeantes, et lui disant de ne jamais en parler à personne.
Les corrections pour avoir délaissé ses ouvrages de couture, ses leçons de maintien pour aller assister aux leçons d’Heike, qui lui semblaient bien plus intéressantes.
Les instants de complicité avec Ivan son plus vieux frère qui lui apprenait à monter.
Puis l’âge fatidique, les premiers saignements, la fin de l’insouciance et le début des tracas, des pourparlers dont elle était exclue et qui pourtant traitait de son avenir.
Les premières vraies remontrances, les premiers doutes.
Le premier regard déçu de ses parents.
Les première avances déplacée d’un homme et la première révolte, les premières craintes.
Les premiers plans pour éviter son destin et les premiers echèques et les conséquences.
Les murmures, les rumeurs.
Si peu de chose en si peu de temps.
Heike, leur père et ses frères mirent plusieurs heures à trouver la silhouette inanimée de Mirja, refroidie et raidie par l’hiver mais respirant encore.
La jeune femme mit six jours à sortir de son sommeil, qu’elle ne quitta que quelques instants avant d’y retourner.
Bien sûr, avec une fille entre la vie et la mort plus de fiançailles qui tenait.
Petia décida que si elle survivrait, s’il s’arrangerait avec ses cousins éloignés de Clyef pour qu’il la prenne chez eux, du temps loin de tout cela, au cœur d’Auven ne pourrait que l’assagir du moins il l’espérait.
Le patriarche n’avait aucune idée de ce qui avait poussé sa fille à agir ainsi aussi intrépide et insensée que pouvait être Mirja tout cela était trop extrême et Heike qui se murait dans le silence dès qu’il essayait de lui parler…
Mirja est la cinquième qu'une fratrie (trop nombreuse) de six enfants.
Depuis mi-septembre 1394, elle a une Marque Mystique qui lui permet permet de prendre connaissance du contenu de l’esprit d’une personne, avec laquelle il est nécessaire d’avoir un contact physique. Cela peut aller de la simple perception d’impression ou de sentiment, à la lecture des souvenirs, parfois même refoulés de la personne. Elle a également été capable de partager ses souvenirs même si c'est une pratique encore difficile pour elle.
Il est trop tôt pour savoir si elle sera apte à modifier d'altérer l'esprit d'autrui.
Vous certifiez sur l'honneur avoir plus de 18 ans ? ouai... ouai, ouai, ouai...
Comment vous nous avez trouvé ? J'ai construit les murs
Un avis ? (Sur nous, pas sur le voisin ♪) les murs hein ... et le crépis aussi !
Quel est votre smiley préféré ?