Enguerrand Wittelbach

Né à Cleyf dans le quartier des Sylves, fils de Foulques Wittelbach et de Solange, tristement morte en couches, Enguerrand a reçu de son père une quasi-absence d’éducation. Ce dernier, trop préoccupé par son négoce de bateaux de pêche sur le port de Cleyf, préférait souvent laisser son enfant aux soins de précepteurs. Le commerce marchant bien, il pouvait se permettre de se payer les meilleurs enseignants de la cité. Durant son enfance, Enguerrand eu donc accès à un enseignement riche, de l’histoire d’Auven, de la littérature religieuse, mais aussi des sciences et même de la musique. Il joua du luth et de la flûte durant son adolescence avant de s’intéresser de plus près au commerce et à la politique, tout en conservant cependant une certaine passion pour la musique et son histoire.

Alors qu’il était encore jeune, ses observations permirent à Enguerrand de considérer son père comme un piètre commerçant. Des idées lui venaient en tête constamment, sur comment gagner plus et plus rapidement. Son père étant à la fois absent et méprisant (Enguerrand a toujours eu la sensation d’avoir été un « accident » dont son père ne voulait pas), leurs rares échanges étaient souvent houleux et stériles. Le jeune adolescent se mit alors à parcourir régulièrement les rues de Cleyf, et fit même partie pendant un temps d’un groupe de vandales à la solde d’un marchand de vin. Avec ce groupe, il allait régulièrement réduire en miettes et en bouts de verre les étals de marchands concurrents pour quelques pièces en guise de récompense. Au-delà d’en apprendre un peu plus sur le vin, sa culture et son histoire, le jeune homme apprenait au gré de ses rencontres à connaître le monde du commerce. Un monde de requins dans lequel les alliances ne durent jamais longtemps.

Au fil des années, Enguerrand a réussi à se détacher de son père, et parvient même à mettre en place une guilde marchande, à petite échelle, certes, mais lui permettant de toucher un pourcentage sur les ventes de vin, de textiles et de fourrures du marché de Cleyf. La guilde finira par être dissoute pour des raisons juridiques, mais Enguerrand gardera de son expérience des rues un intérêt pour le commerce, ainsi qu’un certain savoir-faire.

Lorsque que son père Foulques décède, emporté par une maladie foudroyante, Enguerrand hérite de son négoce de bateaux de pêche. Il se concentre alors sur ce nouveau commerce, et étend ses activités. Au-delà des bateaux de pêche, il fait l’acquisition de plusieurs navires de croisière qu’il loue principalement pour des trajets de Cleyf à Briet, et en tire un nouveau bénéfice. Mettant son argent de côté pendant plusieurs années, il devient rapidement un homme d’affaires influent dans la ville de Cleyf, il achète un bordel, puis  une taverne. Il commence ensuite à développer un commerce de vin local en exploitant quelques vignerons de la périphérie. Il fréquente les autres bourgeois de Cleyf, ainsi qu’une petite partie de la famille noble dirigeante, et propose ses services de conseiller pour influencer le commerce de la ville.

Fort d’un trésor de guerre désormais conséquent, il vend sa maison du Quartier des Sylves pour s’installer dans le Quartier des Murmures.

Prêt à tout pour s’enrichir, il mène ses commerces d’une main de maître, et entretient des relations avec la famille dirigeante de Cleyf. S’il reste dans l’ombre, il compte bien étendre son influence et obtenir ses petits papiers au sein de la noblesse dirigeante de la cité…