Le Marché Noir

Fruit d’une délicate collaboration entre les meilleurs chercheurs et les meilleurs forgerons d’Hugren, la lame des loups est ce qui se fait de mieux en matière d’arme contre la corruption. Son alliage contient une part importante d’un extrait très concentré de queue de loup, tandis que la lame en elle-même est ornée de motifs, représentant les fleurs toxiques
pour le fléau, formant des rainures plus ou moins profondes retenant bien mieux l’essence de queue de loup. En réalité, elle est unique, il fut essayé d’en faire d’autre sur le même mode de production, toutefois aucune de ses sœurs n’était utilisable, la faute au métal trop fragile. À l’heure actuelle, personne ne sait trop pourquoi cette lame, elle, est encore parfaitement en état, peut-être la variété de plantes utilisée, la pureté de l’extrait, ou celle du
minerai…

Le Baron Lavelin était un seigneur des terres de Briet. Lors de la grande attaque de 1145, son fort et la ville au tour furent retrouvés décimés à part un petit contingent de blessé et de femmes ayant survécu jusqu'à l’arrivée des renforts.Ces derniers racontèrent l’histoire de leur seigneur ayant réussi à raviver la flamme de l’espoir et de la combativité dans le coeur des hommes valides, dans une tirade inspirée et enflammée, pour tenir des derniers remparts de la ville, donner une chance aux femmes.
Son épée fut donnée à sa femme qui la donna à ses enfants, quelques générations plus tard, ses descendants en mal d’argent, cherchent à la vendre.

Personne ne sait trop d’où vient cette dague. La dernière fois qu’elle avait été vue, elle était plantée dans la poitrine d’un influent magnat du crime de Morhai, dans sa demeure fortement gardée, dans sa propre chambre. Depuis les rumeurs ont grossi, arguant qu’elle était une dague d’une confrérie de sorcières, assassines et empoisonneuses. Elles s'appelleraient les soeurs des ombres. Effilées, quelques marques sur son tranchant attestent qu’elle a déjà servi plus d’une fois. Le cuir du manche est marqué, parfois griffé, tandis que la garde est gravée.
Aucune autre dague de la sorte n’a jamais été observée.

Droit au cœur, un nom trouvé par celui qui a produit cette arme. En effet, elle a été faite par Tyee coeur d’ours un des indigènes ramenés de l’expédition du grand ouest. Chasseur dans sa tribu, l’homme a appris très tôt à confectionner et entretenir un arc. Sa fabrication différente de celle des armes classiques sur Auven lui donne une souplesse et une maniabilité accrue. Il est pour l’heure le seul arc de ce type à circuler dans l’enclave, nullement, car personne ne comprend l’homme qui l’a fait, mais bien parce que ce dernier refuse de livrer ses secrets.
L’arme est soigneusement gravée de symboles inconnus.

Arbalète de très bonne facture, la passeuse d’armure est venue sur Auven avec un homme d'armes de Wararst. Le bougre mourut comme un idiot en passant par-dessus bord suite à une rixe. Arrivé sur la terre ferme ses effets furent donnés à un quelconque quidam de la cargaison qui ne constata pas tout de suite qu’on lui avait refilé un bien très précieux. C’est lors de ses années de service, contre une bande de combattants de la Victoire des braves qu’il constata que l’arme était assez puissante pour passer aisément les plus grosses protections.
L’arme fut démontée pour tenter d’être copiée en mieux, mais jamais ses sosies ne furent aussi puissants qu’elle. Finalement un des hommes travaillant à la dupliquer la déroba et elle disparut, jusqu'à récemment.

Avant, cette masse était entre les mains d’un adepte de la Victoire les braves, le grand Beaudoin Garant, pourfendeur des cerfs. Le plus haut fait de cet homme d’arme ayant été de traquer et décimer un groupe de cerfs et biches corrompus, soi-disant à lui seul. Il aurait fait incruster des éclats de bois d’os dans le manche de sa masse. La légende dit que lors de son arrestation il fit passer dans l’autre monde une meute entière de miliciens pour finalement être passé par l’épée par leur alpha.
Ledit Alpha aurait gardé la masse, et l’aurait récemment perdue aux cartes, un soir de permission un peu trop alcoolisée.

Adia était une guerrière farouche, sauvage, se battant à la dague. Son agilité faisait d’elle une insaisissable, toutefois ce n’était pas tout ce qui faisait sa légende et sa létalité. Ses armes particulières, qu’elle avait elle même amélioré, perfectionnée, étaient faites pour se glisser dans les plus petite faiblesse des armures, pour faire le plus de dégât possible dans ces zones vulnérables. Elle mourut contre une abomination corrompue lors de la réminiscence de Briet de 1272. Ses dague furent enterrée avec elle. Seulement le repos des défunts et de leurs effets n’est parfois rien face à la cupidité humaine, et elles furent exhumée, vendu au plus offrants quitte à les séparer.

Le chevalier Ours était un homme grand, géant même pour certains. Une montagne toujours prête à se dresser contre la Corruption. Outre sa stature, intimidante, terrifiante, son épée lui était également très reconnaissable. Les gravures de la lame, l’ours sur le pommeau, et sa taille, assez grande même pour une épée à deux mains. Avec elle il n’avait peur d’aller au-devant d’aucune bête, d’aucun hérétique, c’est ce qu’il le perdit, fonçant dans un combat épique contre un sanglier corrompu permettant à son seigneur de s’en sortir sauf. L’épée fut retrouvée lors de la battue qui découvrit son corps en lambeau.
L’arme fut remise à son suzerain qui la donna à un autre de ses chevaliers, c’est ainsi qu’elle fut transmise d’homme d’arme en homme d’armes.

Prise à son possesseur lors de son arrestation en plein cœur des terres de Rigni, elle a disparu le jour suivant. On dit que c’était un de ses partisans, ayant faussement changé de camp pour sa survie qui l’aurait récupéré et choyée comme une relique. Ou encore que ce serait un chevalier endeuillé par la mort de son frère de cette même lame qui l’aurait subtilisée pour la faire fondre, et ainsi faire disparaître encore un peu plus les preuves de cette attaque et de cette vilenie. Plus tard, quelques rumeurs disaient même qu’elle était maudite, qu’elle poussait à la folie quiconque la possédant, et qu’on l’avait donc caché.
Toujours est-il que l’épée a refait surface il y a peu, cherchant un nouveau propriétaire.

À la fois souple et d’une grande résistance, cette veste est le chef-d’oeuvre d’un artisan tanneur, qui ne pourra plus jamais exercer. L’homme n’est pas mort, toutefois ayant perdu l’usage de ses mains, il ne lui reste plus qu’à tenter de transmettre son savoir délicat à un apprenti gauche. L’armure reconnaissable par un sigle sur le col passa entre quelques mains, la dernière fut celle d’un chasseur qui s'égara dans les terres sauvages plus d’une semaine et revint complètement névrosé. Voulant changer de vie, remit-il en vente tout son matériel de chasse, dont cette veste.

Le mur, ce grand bouclier était connu dans les rangs du grand loup, passant de milicien en milicien après la mort ou la fin de service de son dernier possesseur. Au début, y en avait-il d’autre comme lui, mais au fil des années ils furent détruits. Étaient-ils connus pour être impassibles. Marqué par de longues années d’utilisation, le motif de tête-de-loup qui y est gravé reste tout de même très identifiable. Le culte en perdit la trace lors d’une mission qui s’acheva par une meute décimée, contre un groupuscule du Souffle Primal.

Ce harnois finement décoré, accuse quelques bosses et quelques rayures, mais garde tout de même une jolie prestance. Il est issu de la plus fine fleur des forges de Cleyf et fut offert au gagnant du tournoi des sacrifiés il y a une cinquantaine d’années de cela. Ce fut François de Clairbois un parent de la famille Ducale de Degron qui le gagna. Était-ce un grand épéiste habile et précis.
L’armure fut perdue lors de l’attaque de corruption qui décima l’homme et sa famille, sûrement un groupe de pillard qui aurait emporté tous les objets de valeur juste après le massacre. Elle se retrouva à être exposée cachée dans la collection d’un bourgeois de Saress. Celui-ci étant décédé, ses enfants chercheraient à se débarrasser de ce tout son fatras.

C’est une fiole de cristal de roche, peut-être du quartz joliment taillé et orné de décoration d’argent, abritant quelques poils des poils de Loup. Il s’agit là de ceux de l’élu, ce Huvar qui est en réalité la réincarnation présumée d’Huvara lui-même. Ce type de bijoux est très rare il n’y a un de fait par Élu et souvent elles sont enterrées avec eux, ou avec ceux à qui avait été confiée la relique. De fait, il n’y en a qu’une d’entre elles en circulation à la fois, elle est offerte à un clerc particulièrement méritant. À la mort du dernier possesseur, elle fut perdue.

Ces anneaux d’or ont longtemps été conservés à Brid, avec le trésor des Gouverneurs. Du moins jusqu'à ce qu’un aïeul des Gueshelle en fasse cadeau, il y a environ un siècle de cela à trois de se ses plus proches conseillers et amis. Ces bagues, toutes différentes, étaient des sceaux ayant appartenus aux fondateurs d’Auven eux-mêmes, les ancêtres très lointains des Ducs de Biret, Cleyf et du Gouverneur. Après avoir été donnée en gage de confiance et en reconnaissance, les bijoux ont été transmis dans les familles, des conseillée, puis égarées, vendues, oubliées.

Oria était une jeune fille magnifique née de la plus petite des bourgeoisies. Selon les histoires elle aurait soit été mue d’une grande ambition vaniteuse, soit d’une pureté délicate ayant prévu de donner sa vie à Huvara. Dans tous les cas ont dit qu’elle attira l’attention d’un Duc qui lui fit offrir des cadeaux, dans le plus grand secret, pour qu’elle devienne sa maîtresse. Elle finit par s’égarer, grisée par cet intérêt, jouant toujours plus le désintérêt pour attiser toujours plus la flamme. Rendu fou, l’homme la tua lorsqu’elle se refusa une fois de trop à lui alors qu’il venait de lui offrir un collier, une pièce incroyable portant une pierre imposante, dont l’intérieur était semblable à un coucher de soleil, unique, plus symbolique encore que son prix était exorbitant. L’on dit que son visage était méconnaissable après qu’il eut fini de la frapper, la belle n’était plus, belle elle ne l’était plus.
Le collier fut caché, puis revendu, passant dans les mains de grandes courtisanes, de maîtresse dissimulée, de cocotte chanceuse. Quelques disparitions prématurées laissèrent planer un doute sur le  bijou, mais il est surtout reconnu pour être offert aux femmes d’une grande beauté.

Cette cape n’a rien de particulier, vraiment rien. Son tissu d’un gris sombre n’est pas d’une fantastique facture à en faire pâlir les plus riches velours, sans pour autant être une pelure à trois sous. Sa coupe n’est pas particulière. Il n’y a même aucune fibule pour la fermée, seulement quelque lien de cuir. Non, définitivement, cette cape n’a rien, pourtant, elle semble, plus qu’aucune autre faire passer son porteur inaperçu. Peut-être cela vient-il de la capuche plus couvrante, ou de la banalité de ses quelques taches et trous.

Pris à un certain Lupin, grand voleur coincé suite à une série de hasards étranges et malencontreux lors d’une réception dans une maison de la grande bourgeoisie d’Amain, ses gants se sont trouvés dans un coffre dans une obscure geôle de la ville. Ils en furent sortis lors d’une partie de cartes ou manquant un peu liquidité un garde les mis en gage, le cuir de bonne qualité étant assez coûteux. Finalement perdu ils firent remis en circulation dans ces cercles peu recommandables. La peau tannée souple ne fait aucun son, aucun crissement...

Hubert Moraut était un chercheur reconnu et respecté, passionné par l’herboristerie et convaincu de pouvoir traiter les pathologies, ainsi que d’augmenter les capacités de l’homme à l’aide des plantes. Il fit le choix de se spécialiser dans ce domaine, notant scrupuleusement chacune de ses expériences ainsi que les caractéristiques qu'offrent les fleurs, feuillages, sève et autre substitut végétal. Emporté par la corruption, il décéda peu de temps après laissant son ouvrage et ses recherches derrière lui. Passant de main en main le carnet disparut pendant de nombreuses années avant d’être vendu au plus offrant lors d’une vente aux enchères secrètes entre hommes d’influence des différents Duchés. Après son achat, l’ouvrage disparu une nouvelle fois, personne ne sait réellement aujourd’hui où il se trouve.

Personne ne sait qui ni quand a été rédigé ce registre. Difficile de déchiffrer convenablement les pattes de mouches qui constituent l’ensemble de l’écriture. Agrémenté de nombreux schémas, de gribouillis, de notes, les personnes ayant eu la chance de l’avoir entre les mains supposent qu’il s’agit de donnée médicale sans en être convaincu. Les plus connaisseurs pourront y trouver des techniques précises, controversées, peu connues du grand public. Avec un peu de recherches et une lecture attentive, ce carnet offrira bon nombre de connaissances précises et rares. Trouvé il y a peu par un groupe de milicien, le carnet aurait été offert au temple le plus proche, puis revendu dans le plus grand secret.

Lassé de devoir toujours rappeler sans cesse le matériel nécessaire à emporter lors des déplacements, un homme nommé François tenta de mettre au point une liste de chose à emporter afin de parer à toutes difficultés. Après plusieurs manques, plusieurs décès, plusieurs besoins d’improvisation, plusieurs modifications de ses outils, il en fit une trousse qu’il n’eut pas le temps de reproduire avant de mourir d’une vilaine fièvre.

De nos jours, il n’est pas bon de préparer des substances obscures. Si les vendeurs sont recherchés et souvent traqués, il en va de même pour les préparateurs, qui ont dû de ce fait, trouver des solutions pour disparaître rapidement tout en emportant l’ensemble du matériel. Soucieux de trouver un sac adapté, ce fut Mylène Lamoray qui fabriqua pour la première fois la fameuse “fuite rapide” : la réalisation légère contenant une multitude de poche permet de glisser toute verrerie rapidement sans risque la moindre casse, ses lanières renforcées de le porter sur le dos et de partir rapidement. Malheureusement pour elle, la jeune femme fut arrêtée peu de temps après et condamnée pour un mort. Le méfait de cette couturière reste encore à ce jour inconnu. Il n’existe donc qu’un seul exemplaire de “fuite rapide”.

Non, vous ne rêvez pas, ce tissu parfait, de bonnes qualités que vous avez bien entre les mains... Il s'agit bien de la fameuse culotte de mademoiselle Charnière. Plus souvent retirée que portée, elle serait passée entre les doigts de bons nombres d’hommes influents. Abandonnée lâchement par sa propriétaire lors d’un ébat charnel et l’arrivée d’une épouse un peu trop jalouse, celle-ci n’aurait jamais eu l’occasion de la récupérer. Non nettoyé, en l’état, il ne fait aucun doute qu’elle vous offrira un atout séduction sans précédent.